Dans un contexte d’austérité budgétaire généralisée, la mission Défense de ce projet de loi de finances est l’une des seules qui apparaît comme préservée, avec une augmentation de crédits de 3,3 milliards d’euros, pour atteindre 50,5 milliards d’euros sur l’exercice 2025. Nous saluons cela au regard des besoins auxquels nos armées doivent faire face.
Si cette augmentation correspond à l’euro près aux engagements votés dans le cadre de la dernière loi de programmation militaire, diverses raisons nous poussent à croire que nous ne serons pas en mesure de réaliser ce qui a été voté il y a maintenant un et demi, et à remettre en cause la sincérité des éléments qui nous sont présentés.
Tout d’abord, le déploiement conséquent de militaires dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques sera vraisemblablement pris en charge dans sa totalité par le ministère de la Défense. Il s’agit, chacun l’aura compris, de dépenses déjà engagées dont le ministère ne pourra s’exonérer. Par effet de substitution, certains programmes pâtiront de ces dépenses, sans que, pour l’heure, nous soyons informés desquels.
Le même raisonnement peut s’appliquer au financement des Opérations Extérieures, dont les provisions étaient insuffisantes et dont le flou subsiste autour de leur qualification et de leur intégration dans le budget dédié.
Il en va de même s’agissant du soutien à l’Ukraine, lequel n’apparaît pas au niveau attendu, en plus d’être particulièrement flou, comme le soulignait mon collègue Thierry Sother lors de l’audition du Chef d’état-major des armées, sur les crédits alloués à la facilité européenne pour la paix. Nous pensons, en outre, à la mobilisation de nos armées en soutien aux forces ukrainiennes alors même que la LPM indiquait clairement que le financement de l’aide à l’Ukraine ne serait pasintégré à la trajectoire votée.
Enfin, comme l’a souligné ma collègue Isabelle Santiago dans le cadre de son rapport pour avis sur la préparation et l’emploi des forces terrestres, de fortes inquiétudes subsistent concernant la fin de l’exercice budgétaire 2024 et compromettent la capacité des forces en question à atteindre les objectifs fixés dans la LPM. Nous pensons ici aux gels et surgels intervenus au cours de l’année notamment.