Table des matières
Partager
Je tiens à exprimer tout mon soutien aux personnels du Réseau d’Éducation Prioritaire (REP+) des Provinces, dans la Manche, qui seront en grève ce vendredi 13 juin 2025, à l’appel des syndicats FSU, Sud Éducation Manche et Se-Unsa.
Cette mobilisation fait suite à la menace de suppression de moyens essentiels au bon fonctionnement des écoles et du collège du réseau. Trois postes d’assistants pédagogiques pourraient être supprimés. Or, ces personnels jouent un rôle déterminant dans la réussite des élèves : leur présence permet de dédoubler certaines classes particulièrement chargées, offrant ainsi un accompagnement individualisé et de meilleures conditions d’apprentissage. Dans les établissements relevant de l’éducation prioritaire, cette capacité à intervenir en petits groupes est souvent décisive.
Sont également menacés des projets pédagogiques menés entre les écoles et le collège. Ces projets permettent à des élèves de CM2 de suivre des cours au collège, notamment en français, facilitant ainsi leur transition vers le secondaire, renforçant leur confiance et leur niveau, et participant à la construction d’un véritable parcours éducatif cohérent.
Ces menaces suscitent une profonde inquiétude. Elles fragilisent des établissements qui accueillent des élèves confrontés à des difficultés scolaires, sociales et économiques importantes. Si le réseau des Provinces bénéficie d’un classement en éducation prioritaire, c’est bien parce que les besoins y sont criants. Remettre en cause les moyens alloués revient à nier cette réalité et à organiser une forme de retrait progressif de la politique d’éducation prioritaire.
Nous savons que ces menaces s’inscrivent dans une logique de redéploiement des moyens opérée par l’inspection académique. Ce redéploiement, s’il était confirmé, priverait les écoles des Provinces des ressources qui permettent aujourd’hui d’assurer un accompagnement adapté aux besoins des élèves. Ce serait un choix grave, qui affaiblirait encore davantage l’école publique dans les territoires les plus en difficulté.
Alors que s’ouvrent les discussions budgétaires pour 2026, je m’inquiète d’un recul généralisé des services publics. En matière d’éducation, les coupes budgétaires contribuent à creuser les inégalités, à détériorer les conditions de travail des personnels, et à mettre en difficulté les élèves qui ont le plus besoin d’un cadre scolaire structurant et bienveillant.
Je resterai pleinement engagée aux côtés des personnels, des syndicats, des familles et des élus mobilisés pour défendre les moyens de l’éducation prioritaire et s’opposer à la dégradation silencieuse mais continue de notre école publique.