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En sacrifiant l’éolien et le solaire, la droite et l’extrême droite hypothèquent l’avenir énergétique et industriel de la France et du Cotentin.
Ce mercredi, dans le cadre de l’examen en première lecture à l’Assemblée nationale de la proposition de loi dite « Gremillet », relative à la programmation énergétique et à la simplification normative, un amendement déposé par le député Les Républicains Jérôme Nury et cosigné notamment par Philippe Gosselin, député de la Manche, a été adopté avec le soutien de l’extrême droite.
Cet amendement instaure un moratoire immédiat sur tout nouveau projet de production d’électricité éolienne ou solaire, terrestre comme maritime. Il suspend l’instruction, l’autorisation et la mise en service de ces projets, au nom d’une hypothétique étude sur le mix énergétique français.
Ce moratoire est un non-sens. Il va à l’encontre de toutes les recommandations scientifiques — celles du GIEC, de l’Agence internationale de l’énergie, du Haut Conseil pour le climat — qui appellent à accélérer massivement le déploiement des énergies renouvelables pour atteindre nos objectifs climatiques. À court et moyen terme, c’est aujourd’hui le seul chemin réaliste pour accroître nos capacités de production d’électricité décarbonée.
C’est aussi un désastre industriel et économique. Dans la Manche et en Normandie, les conséquences seront immédiates. Ce moratoire met directement en danger l’avenir du port de Cherbourg-en-Cotentin, devenu un pilier national pour l’éolien offshore. Il fragilise l’activité des nombreuses entreprises locales, qui se sont engagées depuis des années dans la transition énergétique. Ce sont des investissements stoppés net, des emplois menacés, des filières d’excellence mises en péril – et cela avec la signature d’un député de notre département.
En adoptant cet amendement avec les voix de l’extrême-droite, la droite républicaine fait un choix grave : celui du recul, de l’obstruction, de l’abandon de l’intérêt général au profit de calculs politiques à courte vue.
La proposition de loi va désormais poursuivre son parcours législatif, notamment avec une nouvelle lecture au Sénat. Nous nous opposerons, avec mes collègues de gauche, aux reculs qu’elle contient, en particulier ce moratoire absurde et destructeur.