Au terme de deux mois de débats budgétaires, les socialistes constatent l’échec de la méthode de Michel Barnier qui n’a, à aucun moment, cherché à lier le dialogue avec les groupes de gauche, ni sérieusement avec certains groupes de son « socle commun ». Pire, en trahissant le front républicain, il a fait du Rassemblement national son interlocuteur exclusif.
La première des conséquences est le risque d’un budget de la Sécurité sociale qui fait payer les assurés sociaux, les malades et les retraités autant qu’il fragilise l’hôpital et ne prend pas en charge les défis de la société du vieillissement. Dans l’intérêt des Françaises et des Français, nous nous y opposerons à toute force.
Le groupe Socialistes et apparentés est aujourd’hui signataire de la motion de censure présentée par la gauche à l’Assemblée nationale. Il est pleinement soutenu par le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain du Sénat.
Cette motion de censure n’est pas une fin en soi, elle n’est pas non plus un outil qui vise à la déstabilisation. Les socialistes n’ont jamais fait le pari du chaos institutionnel. Notre responsabilité est de présenter une issue et des solutions.
Les socialistes considèrent que la solution politique permettant la stabilité, le changement de cap politique et l’apaisement dont le pays a besoin est la désignation par le Président de la République d’un Premier ministre partageant les valeurs de la gauche et s’engageant sur les chantiers prioritaires du Nouveau Front Populaire, arrivé en tête lors des dernières législatives : pouvoir d’achat, retraites, défense des services publics, urgences climatiques, logement, justice sociale… Une gauche rassemblée et ouverte au compromis, au service des Français.
Ce Premier ministre devra construire avec le Parlement, ainsi qu’avec les partenaires sociaux, une méthode, un chemin de dialogue et d’actions concrètes.
La réalité institutionnelle est qu’aucune force politique n’est à elle seule majoritaire et que la méthode doit être celle du compromis texte par texte ainsi que proposé dès l’été. C’est une construction politique nouvelle qu’il nous faut désormais mettre en œuvre. Nous sommes prêts à prendre nos responsabilités en défendant, par une nouvelle méthode, les propositions que nous avons portées lors des dernières élections législatives.
Nous croyons à la possibilité d’un parlementarisme renouvelé. Il appartiendra dans ce cadre à celles et ceux qui ont bénéficié du front républicain de choisir entre la gauche et l’extrême droite pour assurer la stabilité du pays et sa prospérité. Les socialistes y prendront toute leur part.