Anna Pic, Sébastien Fagnen et Benoit Arrivé demandent la création rapide d’une instance de coordination du futur grand chantier et la nomination d’un représentant de l’Etat afin d’anticiper et accompagner les mutations du territoire liées aux investissements inédits annoncés par Bruno Le Maire.
Le ministre de l’ Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a confirmé mercredi la poursuite du programme industriel sur l’aval du cycle nucléaire et conforté le rôle futur de la Hague dans ce dispositif. Le site historique d’Orano-La Hague verra ses installations prolongées et devrait concentrer à l’avenir les activités de retraitement dans une nouvelle usine d’une part et de production de Mox d’autre part, cette dernière étant jusqu’ici réalisée à Marcoule. Sans oublier l’extension des capacités d’entreposage avec la construction de nouvelles piscines à l’horizon 2035.
Anna Pic, Sébastien Fagnen et Benoit Arrivé se félicitent de ces annonces d’une ampleur inédite pour le territoire qui viennent pérenniser l’activité de la Hague sur le temps long.
« Cette annonce soulève cependant un certain nombre de questions sur lesquelles l’Etat, la représentation nationale et les élus locaux vont devoir se pencher dès les prochains mois. »
La première d’entre elles relève de l’organisation démocratique du débat sur l’énergie.
« Les projets d’une ampleur inédite qui viennent d’être présentés devront être confirmés par une loi de programmation pluriannuelle de l’énergie qui déterminera précisément les objectifs et les moyens prévus pour les atteindre. Ce texte doit fixer le cadre indispensable dans lequel pourra se déployer le programme industriel qui vient d’être annoncé »indiquent les deux parlementaires socialistes de la Manche.
La seconde question relève de l’aménagement du territoire.
« Le projet annoncé vient questionner les politiques territoriales de l’emploi, du logement, des services publics et des mobilités au sens large du terme. Plus globalement, un tel programme d’investissement avec ce qu’il implique en termes d’emploi et d’activité sur le territoire ne peut s’imaginer sans que soient intégrés les enjeux d’aménagement du territoire avec les communes, les intercommunalités, le département et la Région. Il est par ailleurs nécessaire que tous les acteurs économiques et sociaux du territoire puissent être associés très en amont à la définition avec l’Etat des politiques d’accompagnement avant, pendant et après ce nouveau grand chantier » indique le maire de Cherbourg-en-Cotentin.
« Il s’agit de mobiliser et d’organiser le territoire pour qu’il intègre plutôt qu’il ne subisse les bouleversements qui se dessinent à court et moyen termes. Nous devons penser aux grands équilibres sociaux et environnementaux de la presqu’île. De tels investissements industriels doivent faire l’objet d’un plan d’accompagnement et d’investissements publics de grande ampleur » indiquent les trois élus.
Les parlementaires du Cotentin et le maire de Cherbourg-en-Cotentin demandent la création d’une instance de régulation et de coordination de ce nouveau Grand Chantier réunissant une large représentation du Cotentin. Elle sera placée sous l’égide d’un représentant de l’Etat dont la nomination doit intervenir le plus vite possible.