Madame Anna Pic appelle l’attention de Madame la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche au sujet du paiement mensuel des enseignants vacataires.
La loi du 24 décembre 2020 de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 a inséré à l’article L. 952-1 du Code de l’éducation un alinéa qui dispose que « la rémunération des chargés d’enseignement et des agents temporaires vacataires (ATV) est versée mensuellement ». Entré en vigueur le 1er septembre 2022, cet alinéa impose donc aux établissements d’enseignement supérieur et de la recherche de verser mensuellement la rémunération des enseignants vacataires. Or, cet impératif semble n’être respecté par aucune université française.
Dans une note de service du 4 juillet 2022 adressée aux présidents des universités et aux directeurs d’établissements d’enseignement et de recherche, la Direction générale des ressources humaines (DGRH) du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) a alors présenté des recommandations pour parvenir à « l’objectif de la mensualisation des vacations ». Dans celle-ci, la DGRH du MESR a circonscrit la mise en oeuvre de cette disposition aux seuls vacataires qui, d’une part, ne perçoivent pas une autre rémunération et, d’autre part, perçoivent plus de 4 000 euros de rémunération au titre de leurs vacations.
Considérant que la note était illégale dès lors qu’elle avait circonscrit le champ de la loi en restreignant l’application de la règle du paiement mensuel de la rémunération à une partie seulement des agents concernés, le syndicat SUD éducation en a demandé l’annulation pour excès de pouvoir le 17 avril 2023. Le 6 février 2024 le Conseil d’État a jugé que Sud éducation était fondé à demander l’annulation de la note. Le juge a donc prononcé cette annulation.
Dès lors, Madame la députée souhaite connaître les moyens que Madame la Ministre compte mettre en oeuvre pour répondre à l’impératif légal de paiement mensuel des enseignants vacataires de l’enseignement supérieur et de la recherche.